Le ROJEP à la COP21


Et si Paris sauvais la planète ?

L’ouverture officielle de la COP 21 a lieu ce matin, lundi, à dix heures, heure de Paris.

Depuis avant-hier, samedi, les 18 hectares du Parc des expositions du Bourget, à quelques douze kilomètre au nord-est de Paris, sont officiellement sous pavillon de l’ONU. En effet, le site de la Conférence est devenu un territoire des Nations unies pour toute la durée de la Conférence, soit jusqu’au 11 (et peut-être le 12) décembre. Ainsi, les locaux où se dérouleront les négociations officielles seront sous la responsabilité des gardes bleus de l’ONU. Hôte et président de la COP21, le ministre des Affaires étrangères de la France, Laurent Fabius, a symboliquement remis les clés du site hier à Christiana Figueres, la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Je suis allé sur le site de la Conférence hier, samedi, histoire de me familiariser avec les lieux. Des jeunes bien identifiés aux couleurs vert et jaune du sigle de la COP21, nous guident vers un système de navettes qui nous mène soit du métro soit de la gare RER (Réseau express régional) jusqu’au site. Aujourd’hui, nous ne sommes qu’une vingtaine à attendre la navette, mais cette semaine alors qu’on attend 45 000 personnes, ce sera autre chose.

Le Bourget a été le premier aéroport de France, inauguré en 1919, et le seul jusqu’à la construction de celui d’Orly. C’est là qu’atterrira Charles Lindbergh en mai 1927 à la fin de son vol historique à bord de son Spirit of Saint Louis au-dessus de l’Atlantique. C’est au Bourget que se tient, tous les deux ans, le plus Salon d’aéronautique du monde.

Arrivés au Parc d’exposition, on nous dirige, vers la seule entrée du site, une immense tente; aujourd’hui elle est vite et le passage dans les détecteurs de métal se fait sans problème, mais je me dis que demain et les jours suivants, ce sera différent.

À peine je viens de recevoir mon accréditation orange de journaliste que j’aperçois Céline Galipeau et une partie de l’équipe de Radio-Canada ! Nous échangeons chacun sur les objectifs que nous avons. Trois mille journalistes seront sur place pour couvrir l’événement, certes la plus grande Conférence de ce genre depuis ses débuts. Selon ce que j’ai lu, il y a eu plus de 6 000 demandes d’accréditation, mais les installations du centre de presse ne pouvaient en accueillir que la moitié au maximum. Je me sens privilégié. On attend aussi à cette COP21 10 000 délégués dont la tâche sera, dans les diverses salles de conférences, de négocier l’Accord de Paris qui permettra de limiter à 2 degrés le réchauffement climatique d’ici la fin du siècle ainsi que de mettre en place un mécanisme de vérification suffisamment rigoureux pour
s’assurer que les États respectent leurs engagements de gaz à effet de serre (GES). Aussi, 14 000 représentants d’organismes de la société civile et de groupes écologistes.

Je fais quelques pas encore, et aussitôt je tombe nez à nez avec Stephen Guilbeault, porte-parole d’Équiterre et grand défenseur de l’environnement devant l’Éternel. Dire que nous nous sommes vus il y a quelques jours à peine à Montréal, lors d’une formation offertes aux journalistes désirant couvrir la COP21. Nous sommes d’accord pour dire qu’obtenir un accord
des 195 pays participants n’est pas gagné d’avance.

Je me promène sur les lieux. Le site est grand mais pas immense; on en fait le tour en une heure environ. Je vois l’enfilade des dizaines de camions des télévisions du monde entier. Je m’arrête devant l’immense Centre de presse sur deux étages qui sent encore le contre-plaqué. Je jette un coup d’œil aux deux grandes salles de conférence (La Loire, là où aura lieu le lancement officiel, et La Seine, ainsi nommées à cause du risque d’être noyés d’informations ?). Les ouvriers sont encore à l’œuvre un peu partout. Je me rends au Centre des exposants où plus de 250 kiosques sont en préparation; et finalement dans le Hall des pays participants. Le Canada est à l’emplacement 24, mais il n’y a pour l’instant qu’un technicien en train de brancher des ordinateurs.

Les journaux de ce dimanche titraient : «Et si Paris sauvait la planète ?» Je veux y croire.

David Fines


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