COP21: Indicateurs et Autochtones


COP21

Les dix indicateurs du réchauffement climatique :

Hausse de la température de l’atmosphère.  Depuis le début de l’ère industrielle les températures moyennes à la surface du globe ont augmenté de 0,85 à un degré. Dans certaines régions du monde, comme l’Est de l’Amérique du Nord, cette hausse ne se fait pas beaucoup sentir; pour d’autres, comme les régions polaires, cette hausse peut s’élever à plus de trois degrés. Les dix années les plus chaudes jamais enregistrées sont toutes postérieures à 1997. Pire, 14 des 15 années les plus chaudes se situent au 20e siècle, à peine entamé. Ainsi, l’année 2014 est la plus chaude, suivie de près par 2005 et 2010.

Hausse de l’humidité dans l’air. Même s’il n’y pas d’unanimité sur ce point, certaines études montrent qu’au niveau du sol, sur l’ensemble du globe, l’humidité absolue a augmenté d’environ 2,2% entre 1973 et 2003. Une telle augmentation a été particulièrement significative dans les tropiques et dans l’hémisphère nord, même si paradoxalement certaines parties du globe se sont asséchées durant cette même période.

Fonte des glaces polaires. C’est probablement l’indice le plus spectaculaire. Nous voyons fréquemment circuler ces photos d’ours polaires dériver sur ces minuscule morceaux de banquise. On estime qu’en moyenne, de janvier 2011 à janvier 2014, les deux grandes calottes glaciaires se sont délestées annuellement de 500 miliards de tonnes. Et ce phénomène s’accélère d’année en année. De plus, la fonte des glaces est irreversible : ce qui a fondu ne regèlera pas.

Fontes des glaciers terrestres. À la fonte de l’Arctique et de l’Antarctique, il faut ajouter le recul des glaciers continentaux (Groenland, Islande, Andes, Alpes, Himalaya), quasi généralisé depuis trois décennies. C’est moins apparent pour l’instant (il semblerait que ces glaciers soient moins malades qu’on ne l’avait d’abord cru.) Mais quand cette fonte commencera vraiment, attention à la montée rapide des océans.

Pénuries d’eau. Selon les chiffres de l’ONU, les humains devront possiblement composer avec une pénurie d’eau de l’ordre de 40% d’ici à peine quinze ans si rien n’est fait pour mieux gérer la ressource. Le niveau de nombreuses nappes phréatiques est déjà inquiétant (Afrique, Asie, sud de l’Australie), et les modèles projectifs quant aux précipitations ne permettent pas d’être optimiste. Déjà 1,3 milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’eau potable, et 500 000 millions pourraient subir le même sort dans un avenir proche. En outre, entre 3 et 4 milliards d’individus utilisent chaque jour une eau de qualité douteuse, voire insalubre.

Pénuries de nourriture. Selon le GIEC, les rendements agricoles pourraient baisser de 2% par année, alors que pour répondre aux besoins de la population mondiale en hausse il faudrait augmenter la production de 14%… par décennie. La santé de populations entières sera affectée notamment en Afrique et en Amérique du Sud. Selon un rapport de la Banque mondiale, plus de 800 millions de personnes supplémentaires pourraient tomber sous le seuil de pauvreté d’ici 2030.

Hausse de la température des sols et désertification. La désertification est un phénomène naturel qui a pour origine des variations climatiques et/ou les conséquences d’activités humaines. La désertification croissante actuelle a plusieurs causes (extension des activités humaines, irrigation, industrialisation, tourisme, surpâturage…) mais elle est grandement amplifiée par le réchauffement climatique. La désertification est très inquiétante; elle constitue un problème d’environnement et un problème de développement car elle affecte le mode de vie des populations. La désertification n’est pas irréversible.

Force des ouragans. Le GIEC estime que le réchauffement climatique influencera les phénomènes météorologiques extrêmes comme les ouragans de même que l’intensité des tempêtes et des précipitations associées.  Deux facteurs expliquent cette évolution : l’élévation des températures de surface des océans (les cyclones se forment dans des eaux chaudes d’au moins 26°C) et la hausse de la quantité de vapeur d’eau. Une étude du Centre national de recherches atmosphériques des États-Unis confirme l’accroissement du nombre de cyclones : de 1900 à 1930, l’Atlantique connaissait en moyenne six épisodes dépressionnaires importants; de 1930 à 1940, cette moyenne est passée à 10 avant de culminer à 15 entre 1995 et 2005.

Hausse de la température des océans. L’augmentation de la température des océans a des conséquences considérables. Les océans jouent un rôle de puits de carbone, essentiel à la lutte contre le réchauffement climatique et il semblerait que leur rôle d’absorption du CO2 ait cessé d’augmenter. Le réchauffement climatique aurait également une incidence sur l’oxygénation des océans : la solubilité de l’oxygène diminue avec l’augmentation de la température de l’eau. Les conséquences sont l’asphyxie de la biodiversité marine et la limitation de son habitat. La température des eaux tropicales a augmenté de 1,2°C au cours du 20e siècle (contre 0,5°C en moyenne pour les océans), entraînant un blanchiment de masse des récifs coralliens. Enfin, en se dissolvent dans les océans, le CO2 les rend plus acides, ce qui menace de nombreux organismes marins : mollusques, crustacés, planctons. Et c’est irréversible.

Hausse du niveau des océans. Alimenté par la dilatation thermique et par la fonte des glaces et des glaciers de l’eau, le niveau des océans a déjà grimpé de 20 cm depuis la période industrielle. On s’attend, si le réchauffement se poursuit au rythme actuel, à une élévation moyenne d’un mètre. 400 millions de personnes vivent à moins d’un mètre au-dessus de la mer. Ces habitats sont menacés par la montée des eaux. La menace est vraiment là : plus de la moitié des vingt plus grandes villes du monde sont portuaires, principalement en Asie, mais aussi en Amérique du Nord.

Lundi c’était, à la COP 21, la journée des Autochtones. Des activités en tous genres se déroulent dans et autour du Pavillon des Peuples autochtones dans le dernier endroit du site du Bourget que je n’ai pas encore visité : la grande tente Génération Climat. C’est le horsConférence de toutes les folies, là où l’on refait le monde, là où un autre monde devient possible, le lieu de toutes les exubérances et de toutes les espérances. Un grand “Bienvenue à ceux qui défendent la planète” nous accueille. Le vestiaire est gratuit. Les ONG du développement durable et les groupes écologistes y ont leurs kiosques : WWF/Fonds mondial pour l’environnement, le Sierra Club, les Scouts de France, Réseau Action Climat, Coordination Sud, Women Climate Justice… Sur la Place de la République, on discoure de justice écologique, d’écodesign, de recyclage, d’éducation, de lutte commune, de sport écologique, de recherches océanographiques, de la disparition des mangroves et de coraux, de celle des champignons et des tourbières, des moustiques qui depuis dévorent les orignaux. On y mange local et végétarien. Aux envolées jazzées d’un saxophoniste je “pédale pour un jus”. Le FIFE (Festival des films sur l’environnement) nous offre un film sur le désastre du delta du Niger, suivi d’un autre sur le désastreux amoncellement de nos déchets. Je souris au slogan du Pas-de-Calais : “Aux arbres, citoyens !” Au pavillon des Peuples autochtones, j’assiste, en espagnol, au milieu d’un public hyper-motivé à une présentation d’un réseau qui va de l’Amérique latine aux Philippines en passant par le Ghana et le Mozambique, puis à discussion sur “Una Estrategia para el Bon Vivir” au Costa Rica. Si tous ces gens pouvaient se faire entendre… David Fines


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