COMMUNIQUÉ DE PRESSE: Le Canada néglige les enfants autochtones, affirme un rapport conjoint de la Société de soutien et de KAIROS adressé à un comité des Nations unies


Pour diffusion immédiate

le lundi 24 octobre 2011

OTTAWA – Les enfants autochtones sont victimes de négligence et d’abus, allant parfois jusqu’à la mort, à cause du non-respect par le Canada de ses engagements en vertu de la Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant.

C’est l’un des constats d’un rapport conjoint de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières nations du Canada (Société de soutien) et de KAIROS : Initiatives œcuméniques canadiennes pour la justice (KAIROS) soumis au Comité des droits de l’enfant des Nations unies.

Le rapport intitulé Les enfants à l’honneur a été rendu public aujourd’hui lors d’une conférence de presse, à la veille de l’examen du Comité des droits de l’enfant qui évaluera le degré auquel le Canada respecte ses engagements en vertu de la Convention. Le traitement des enfants autochtones par le Canada ne mérite pas la note de passage, prouve le rapport.

« De nombreux enfants autochtones manquent de tout, déclare la Dre Cindy Blackstock, directrice générale de la Société de soutien. Leurs communautés n’ont pas accès à l’eau potable ni à des logements salubres et abordables. Et dans certains cas, leurs conditions d’apprentissage sont déplorables. »

Le rapport indique que certaines écoles des Premières nations sont contaminées par la moisissure noire et que le chauffage y est inadéquat. Une école a dû être fermée à cause d’une infestation de serpents. Une autre est fermée 22 jours par an en moyenne, en raison de l’absence d’eau potable.

« Ces conditions scandaleuses sont attribuables aux politiques, passées et actuelles, qui vont à l’encontre des traditions holistiques autochtones et qui ne respectent pas les droits des peuples autochtones », précise Ed Bianchi, coordonnateur des programmes des droits des Autochtones de KAIROS.

L’honorable Landon Pearson, ancienne sénatrice, militante de longue date pour les droits des enfants et membre du conseil d’administration de la Société de soutien, affirme : « Ces politiques sont discriminatoires envers les familles et les enfants des Premières nations, inuits et métis, et touchent tous les aspects de la vie des enfants autochtones. Les enfants souffrent des répercussions de la violence envers les femmes autochtones et des négociations injustes et inéquitables des droits territoriaux. »

Citant des extraits de documents officiels du gouvernement fédéral et agrémenté par des paroles, des photographies et des dessins d’enfants autochtones et non autochtones, le rapport explique comment les politiques et les pratiques fédérales en vigueur contribuent à aggraver des injustices historiques.

« Nous voulons demander au gouvernement fédéral pourquoi plusieurs de nos communautés n’ont pas d’école et pourquoi autant de nos écoles sont dans un tel état de délabrement », déclare Caitlin Tolley, une jeune leader autochtone de la Première nation algonquine de la communauté Kitigan Zibi, près de Maniwaki, au Québec. « Nous voulons savoir pourquoi le niveau de financement que nous recevons pour l’éducation est inférieur à celui des communautés d’autres régions du Canada. »

Vernie Yocogan-Diano, une leader autochtone et militante des droits humains de la région de la Cordillera des Philippines, visite le Canada dans le cadre de la tournée du Vif Courage de KAIROS, tournée qui réunit des femmes de zones de conflit à l’étranger et des femmes autochtones et immigrantes qui vivent au Canada. Vernie Yocogan-Diano dit que les jeunes Philippins vivent des difficultés similaires et risquent des représailles s’ils protestent.

« Pire encore, lorsque les élèves et les jeunes essaient d’affirmer leur droit à une éducation de meilleure qualité, ils sont ciblés et deviennent victimes de répression politique, d’exécutions sommaires et de disparitions forcées », poursuit-elle.

Les enfants à l’honneur présente la campagne du rêve de Shannen pour « des écoles sécuritaires, confortables et équitables » inspirée par Shannen Koostachin, qui à 13 ans s’est rendue à Ottawa demander à Chuck Strahl, alors ministre des Affaires indiennes, une nouvelle école pour la Première nation Attawapiskat. Les élèves devaient fréquenter des salles de classe mobiles délabrées, véritables nids à feu infestés de souris et glacés, après que leur école originale a été condamnée parce que le terrain était contaminé par 50 000 litres de diesel. Pendant dix ans, rien n’a changé. Shannen attendait toujours de meilleures nouvelles lorsqu’elle a trouvé la mort dans un accident de voiture à l’âge de 15 ans. (http://www.fncfcs.com/shannensdream/).

Le rapport démontre également que le Canada ne respecte pas le principe de Jordan. Ce principe porte le nom de Jordan River Anderson, un petit garçon de la nation crie de Norway House au Manitoba, qui a dû passer les deux premières années de sa vie à l’hôpital pour de graves raisons médicales. Lorsqu’il a été prêt à rentrer chez lui, les services de soins à la maison étaient disponibles, mais les gouvernements fédéral et provincial ne sont pas parvenus à s’entendre sur lequel assumerait la responsabilité des frais. Tragiquement, Jordan est mort avant son cinquième anniversaire, sans jamais avoir connu la vie à l’extérieur d’un hôpital. Sa famille affligée est intervenue pour faire adopter une loi afin que cette situation ne se reproduise plus jamais. Le principe de Jordan (http://www.fncfcs.com/jordans-principle) a été adopté en 2007, mais est resté lettre morte dans la majorité des provinces et des territoires du Canada. Le gouvernement fédéral essaye maintenant d’en réduire la portée.

Les enfants à l’honneur présente 13 recommandations clés sur des moyens pour le Canada de remédier aux injustices subies par les enfants autochtones. Ces recommandations reposent sur le principe fondamental de la collaboration agissante entre le gouvernement et les peuples autochtones.

 

Sources :

 

Adiat Junaid

Coordonnatrice du programme de communications

KAIROS : Initiatives œcuméniques canadiennes pour la justice

416-463-5312, poste 223

ajunaid@kairoscanada.org

www.kairoscanada.org

 


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