Pourquoi nous rassembler?


 

Nous nous rassemblerons du 1er au 3 mai 2011 à Toronto, au Canada, pour discuter des impacts des opérations minières canadiennes sur les collectivités et sur la planète. Nous avons choisi le Canada pour cette rencontre parce que 75 % des compagnies exploitant des mines ou faisant de l’exploration minière dans le monde se trouvent dans ce pays et que les bourses canadiennes lèvent 40 % de tout le capital mondial d’exploration minière. L’industrie minière canadienne cherche à devenir un leader de la responsabilité sociale des entreprises. Nous croyons que les activités minières, dans le Sud global aussi bien qu’au Canada, soulèvent des questions éthiques d’une importance vitale pour la justice sociale et le respect de la création de Dieu, questions dont se préoccupent toutes les personnes de foi partout dans le monde. Cette conviction se fonde sur les raisons suivantes :

 

  • Les collectivités du Sud global vivant dans la pauvreté subissent de façon disproportionnée les impacts négatifs des opérations minières des compagnies internationales, dont les pays d’origine jouissent des plus fortes économies du monde.

 

  • Au Canada et dans d’autres pays, les droits des peuples autochtones ont été systématiquement niés depuis des générations, ce qui place leurs communautés dans l’incapacité de répondre à leurs besoins de base alors que les compagnies exploitant les ressources naturelles des terres et territoires traditionnels autochtones engrangent de grands profits.

 

  • L’extraction des ressources naturelles crée beaucoup de richesse pour les compagnies minières étrangères, mais en général ne contribue pas à alléger la pauvreté des collectivités environnantes. Bien au contraire, elle exacerbe souvent les tensions sociales, cause des dommages à l’environnement et épuise les réserves d’eau potable.

 

  • Les gouvernements, incapables ou refusant de réguler les activités minières pour le bénéfice commun, par manque de capacité de réglementation ou par manque de volonté politique, se trouvent à placer les collectivités touchées en situation de vulnérabilité face aux violations de leurs droits humains, à la dégradation de l’environnement et aux pratiques irresponsables.

 

  • Celles et ceux qui protestent contre les activités d’extraction des ressources se voient souvent réduire au silence par diverses mesures gouvernementales répressives, on les calomnie et les criminalise, ils deviennent eux-mêmes cibles de la violence.

 

  • Dans l’économie mondialisée d’aujourd’hui, les ressources naturelles de la Terre sont perçues comme de simples marchandises à exploiter par des intérêts privés et à vendre en vue des plus grands profits possibles, sans souci de répondre aux besoins humains de base ni de vivre en harmonie avec le reste de la Création.

Nous nous rassemblerons donc à Toronto en mai 2011 pour accroître la capacité de nos Églises et organisations religieuses à traiter des activités minières dans une perspective théologique et éthique, sur la base de témoignages directs des collectivités touchées par l’extraction des ressources.

Nous nous rassemblerons pour vivre et exprimer notre solidarité avec les populations qui, en tous lieux, œuvrent au développement durable des collectivités et à la défense des droits humains. Nous lançons à l’industrie minière canadienne un appel à respecter les droits humains, y compris les droits des travailleurs – hommes et femmes – et ceux des peuples autochtones, et à réduire au maximum les impacts écologiques de leurs activités.

Plus précisément, nous espérons :

1. former des alliances et bâtir la solidarité entre des leaders dans les Églises du Sud et du Nord;

2. soutenir et développer les capacités d’action des collectivités, des individus et des travailleurs touchés par les compagnies extractives du Canada;

3. étudier la place de l’extraction des ressources dans les économies et les modèles de développement actuels;

4. identifier les aspects des politiques publiques sur lesquels focaliser les prochaines actions;

5. placer les enjeux miniers à l’avant-plan et au cœur des programmes d’action des Églises, y compris les perspectives d’éducation et les pratiques d’investissement.

 

Conférence coparrainée par :

KAIROS : Initiatives canadiennes œcuméniques pour la justice L’Aide de l’Église norvégienne L’Église Unie du Canada L’Organisation catholique canadienne pour le développement et la paix Le congregation de Notre Dame Le Comité central mennonite du Canada Le Fonds du Primat pour le secours et le développement mo

 


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